Possesion
des chartreusines de Berthaud
En 1198, Chauza,
Dame de Ventavon donna au monastère des Chartreusines de Bertaud,
près de la Roche des Arnaud, une ferme qu'elle possédait sur le territoire
de Ventavon (au lieu-dit actuel Berthaud).
Puis les seigneurs successifs renouvelèrent et augmentèrent les donations
à leurs profits.
Quelque temps après
avoir reçu le domaine de Berthaud le-Rabou (près de la Roche des
Arnaud), les religieuses chartreuses reçurent d'autres terres auxquelles
par contraction on appliqua le nom de Berthaud; on nomma terre de Berthaud
toutes les propriétés rurales qu'on aurait dû désigner par la périphrase
de terres du monastère de Berthaud. C'est ainsi que l'on a été amené à
penser que la terre appelée Berthaud dans la commune de Ventavon avait
été le siège du monastère, tandis que Berthaud de Ventavon n'a jamais
été qu'une ferme habitée et administrée par quelques frères convers dirigeant
l'exploitation rurale. Dans un mémoire imprimé du dix-huitième siècle,
les religieuses déclarent qu'elles n'étaient jamais venues habiter leur
grange de Ventavon et qu'elles n'y pouvaient venir. (H.V-F)
La chartreusine de
Berthaud, fondée en 1188, fut habitée, sans interruption, par des religieuses
de l'ordre de Saint-Bruno, jusqu'en l'année 1601. A cette époque, le monastère
fut supprimé et ses biens unis à ceux de la chartreuse de Durbon , qui
les a possédés jusqu'à la révolution de 1789 .
photo 2004
En 1849, une ferme-école à Berthaud.
En 1848, Charles Touret, ministre de l'agriculture, mis en place un
système d'enseignement agricole sur trois niveaux :
Tout d'abord, les fermes-écoles qui dispensaient un enseignement « ultra
» pratique puis, les écoles régionales avec une formation plus théorique
et enfin l'Institut National Agronomique réservé au professeurs et organisateurs.
En effet, en 1848,
l'exode rural existait déjà et le ministre de l'agriculture voulait inverser
cette tendance en essayant d'inciter les citadins à retourner à la campagne.
Il se disait que les gens sont attirés vers l'appât du gain et qu'il fallait
donc instruire les agriculteurs pour que l'agriculture progresse et rapporte
davantage. Il demanda donc que chaque département français crée sa propre
ferme-école.
Dans les Hautes-Alpes, Monsieur Edouard Allier, propriétaire d'un domaine
agricole au lieu-dit Berthaud à Ventavon fut choisi en 1849 pour diriger
La ferme école des Hautes-Alpes.
Le directeur de l'école était celui qui exploitait le domaine où la ferme-école
était établie, c'est-à-dire le chef d'exploitation, à ses risques et périls.
Il vivait de ce que rapportaient les productions de la ferme. Mais c'est
l’État qui rémunérait le personnel et qui accordait des bourses pour l'entretien
des élèves. Ceux-ci recevaient d'ailleurs un petit pécule qui dépendait
des bons points que leur valaient leur travail et bonne conduite. Ces
fermes-écoles allaient devenir des pépinières où se formèrent les ouvriers
agricoles, les métayers et les petits fermiers.
Il n'y avait pas de cours théoriques, mais une application raisonnée,
des conférences le plus souvent sur le terrain et la pratique des principales
opérations de culture étaient laissée aux apprentis. Les élèves s'instruisaient
en participant comme le feraient des employés agricoles aux différents
services de la ferme (travail de la terre, charrue, herses, soins aux
chevaux et juments poulinières, bœufs de travail, étable, bergerie, porcherie
et même élevage de vers à soie comme à Ventavon). Les élèves devaient
avoir une instruction primaire et être âgés de 16 ans et les études duraient
trois ans.
Actuelllement, la
ferme de Berthaud est une propriété privée.
|